Cher
Dieu,
Peut-être
devrais-je plutôt t’appeler « Seigneur », mais je
crois qu’au fond tu t’accommodes de toutes les formules pour
autant qu’elles soient dignes et respectueuses.
Tu ne
cesses de m’entourer de tes prévenances. Interviens-tu
personnellement dans le cours de mon existence ou bien as-tu chargé quelque
collaborateur de veiller sur moi ? En tout cas, les événements
arrivent si souvent à point nommé dans ma vie pour m’éviter de trébucher
que je ne peux y voir que le fruit de ta bienveillance. Je t’en
suis d’autant plus reconnaissant que, depuis le début de mon
service terrestre
– il
y aura bientôt 67 ans de ça –,
je ne t’ai guère été très utile. Je crains même d’avoir
plutôt été une charge pour toi. Malgré toutes tes mises en garde,
je n’ai jamais vraiment aimé tes créatures. Non pas que je leur
veuille du mal, non, je ne suis pas méchant, c’est juste que je
préfère éviter de croiser leur chemin. Il faut dire que j’ai
souvent eu du mal à savoir ce que j’avais à faire. Pour l’apôtre
Paul par exemple, c’était plus simple. Ton Esprit lui disait
ouvertement ce que tu attendais de lui. Et même, ça se passait sous
forme d’échange : le Saint-Esprit et nous-mêmes
avons décidé ceci ou cela…
Parfois tu devais tout de même faire preuve d’autorité :
nous voulions aller à tel ou tel endroit mais
l’Esprit-Saint s’y est opposé…
Pour ce qui me concerne, je dois me débrouiller tout seul, ce qui
n’est pas toujours facile. Notre Sainte Mère l’Église ne m’aide
pas beaucoup non plus, d’ailleurs tes serviteurs ne savent plus où
donner de la tête. C’est comme ce blog, LA FAUSSE NOTE : j’ai
lancé ça il y a 2 ans jour pour jour avec l’aide de Saint
Philippe Néri
– c’est sa fête aujourd’hui.
Qu’il en soit vivement remercié. Lui et moi avons pris cette
initiative dans le cadre de mon service terrestre en espérant t’être
agréable mais je ne sais pas du tout ce que tu en penses au bout du
compte.
Quand
tu liras cette lettre – enfin façon de parler car depuis le
début tu la lis par dessus mon épaule –, peut-être seras-tu
irrité à mon égard. Pas trop j’espère. Je voudrais juste savoir
si je dois continuer ce blog ou bien l’arrêter. Je te serais très
reconnaissant si, d’une manière ou d’une autre, tu voulais bien
accepter de me répondre ou de me faire répondre.
Je
te promets d’essayer encore d’aimer mes semblables mais tu sais
combien cela m’est difficile. Là aussi, un petit coup de pouce de
ta part, ne serait-ce que par l’intermédiaire de tes services, me
ferait beaucoup de bien.
Ton
humble serviteur sur terre, le paroissien de base,
Philippe
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