Photo by Erminig Gwenn on Foter.com / CC BY-NC-ND |
J’ai dans l’idée qu’il faut commencer par regarder autour de nous ce que nous pouvons faire de bien avant de nous inquiéter de nous changer nous-mêmes et que cette ouverture et cet engagement au service des autres sera source de renouvellement pour nous-mêmes. Où suis-je attendu ? Où sommes-nous attendus ensemble ?… En ce Carême 2019 ? Où dans notre vie quotidienne ? Où dans l’Église éprouvée ? Où dans la paroisse qui vit de l’eucharistie et de la mission ? (Père Pierre Delort-Laval, curé de la paroisse N.-D. De Versailles – Feuille « Paroissiales » du 10 mars 2019)
Ces
quelques mots simples et accessibles
à tous donnent une
orientation claire, concrète
et opératoire. Voilà le type de discours que l’Église devrait
plus souvent tenir. Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette
parole de certaines positions
bienfaisantes
du pape, par exemple
lorsqu’il écrit : Même dans les cas les plus
difficiles, où l’on est tenté de faire prévaloir une justice qui
vient seulement des normes, on doit croire en la force qui jaillit de
la grâce divine. (Pape François
- Lettre apostolique « Misericordia et misera » signée
le 20 novembre 2016 à l’occasion de la clôture du jubilé de la
miséricorde)
Alors,
le jeûne, la
prière et l’aumône…
Pourquoi pas ? Mais à
condition que ces pratiques aient un sens. Sacrifice, pénitence,
discipline, renoncement, privations… Ces mots laissent le champ
libre à trop de regrettables dérives orgueilleuses
ou masochistes.
Pour ma part, je préfère
admettre mon
incapacité à suivre Jésus dans sa radicalité et
me contenter de faire ce qui est à ma portée pour essayer
d’être utile comme le P.
Delort-Laval nous y invite.
Se détourner des vanités n'est pas
une injonction que les chrétiens devraient respecter à force de
volonté, c'est l'aspiration facile et spontanée du chrétien qui
progresse sur le chemin du combat spirituel. Le renoncement n’a
atteint sa pleine authenticité que lorsqu’il n’exige plus aucun
effort(1).
Un sacrifice est une offrande faite à Dieu pour manifester l’amour
que nous lui portons et non pas une obligation accomplie pour être
en règle avec lui. Que nous offrions à Dieu notre louange (He 13,
15), nos biens (He 13, 16) ou nos corps (Ro 12, 1), que ce soit à la
manière d’un prétendant qui fait présent d’un cadeau à
l’objet de ses amours et non pas à la manière d’un contribuable
qui paie ses impôts en pestant contre le fisc.
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(1) Oui,
mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. (Mt
11, 30)
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