Fils bien-aimé, proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, encourage mais avec patience et souci d’instruire. (2 Tm 4, 2)

Philippe (@phorterb)

jeudi 14 mars 2019

Pour un carême sans effort


Photo by Erminig Gwenn on Foter.com / CC BY-NC-ND

J’ai dans l’idée qu’il faut commencer par regarder autour de nous ce que nous pouvons faire de bien avant de nous inquiéter de nous changer nous-mêmes et que cette ouverture et cet engagement au service des autres sera source de renouvellement pour nous-mêmes. Où suis-je attendu ? Où sommes-nous attendus ensemble ?… En ce Carême 2019 ? Où dans notre vie quotidienne ? Où dans l’Église éprouvée ? Où dans la paroisse qui vit de l’eucharistie et de la mission ? (Père Pierre Delort-Laval, curé de la paroisse N.-D. De Versailles – Feuille « Paroissiales » du 10 mars 2019)

Ces quelques mots simples et accessibles à tous donnent une orientation claire, concrète et opératoire. Voilà le type de discours que l’Église devrait plus souvent tenir. Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette parole de certaines positions bienfaisantes du pape, par exemple lorsqu’il écrit : Même dans les cas les plus difficiles, où l’on est tenté de faire prévaloir une justice qui vient seulement des normes, on doit croire en la force qui jaillit de la grâce divine. (Pape François - Lettre apostolique « Misericordia et misera » signée le 20 novembre 2016 à l’occasion de la clôture du jubilé de la miséricorde)

Alors, le jeûne, la prière et l’aumône… Pourquoi pas ? Mais à condition que ces pratiques aient un sens. Sacrifice, pénitence, discipline, renoncement, privations… Ces mots laissent le champ libre à trop de regrettables dérives orgueilleuses ou masochistes. Pour ma part, je préfère admettre mon incapacité à suivre Jésus dans sa radicalité et me contenter de faire ce qui est à ma portée pour essayer d’être utile comme le P. Delort-Laval nous y invite.

Se détourner des vanités n'est pas une injonction que les chrétiens devraient respecter à force de volonté, c'est l'aspiration facile et spontanée du chrétien qui progresse sur le chemin du combat spirituel. Le renoncement n’a atteint sa pleine authenticité que lorsqu’il n’exige plus aucun effort(1). Un sacrifice est une offrande faite à Dieu pour manifester l’amour que nous lui portons et non pas une obligation accomplie pour être en règle avec lui. Que nous offrions à Dieu notre louange (He 13, 15), nos biens (He 13, 16) ou nos corps (Ro 12, 1), que ce soit à la manière d’un prétendant qui fait présent d’un cadeau à l’objet de ses amours et non pas à la manière d’un contribuable qui paie ses impôts en pestant contre le fisc.

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(1) Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. (Mt 11, 30)



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